Olivier Primeau, l’eau, la CAQ et un projet plus grand que nature

Publié le 8 mai 2025 à 07:00

Olivier Primeau n’a jamais eu peur de se lancer.
Festivals, entreprises, réseaux sociaux, boissons énergisantes : l’homme multiplie les projets, toujours avec le même flair entrepreneurial.

Mais dans son passage récent au What’s Up Podcast animé par Jerr Alain, il a pris un virage plus politique.
Et ce qu’il a dit mérite qu’on s’y arrête.

Une faille dans le système — et il la montre du doigt

Primeau explique avoir obtenu un permis de pompage d’eau au Québec.
Mais loin de s’en vanter, il s’étonne lui-même que ce soit aussi accessible. Il dit, en toute transparence, que ce n’est pas normal qu’un individu puisse obtenir le droit exclusif d’exploiter une ressource aussi essentielle.

Il le dit clairement : « Tu peux arriver avec ton verre, ta tasse, et te remplir d’eau. Mais pour l’embouteiller ou la vendre, ça prend un permis. »

Et surtout, il soulève une question fondamentale : l’eau, une ressource vitale, devrait-elle appartenir à tous les Québécois ?
Il pense que l’eau devrait être nationalisée.

Ce n’est pas un slogan. C’est une prise de position réfléchie.
Il met en lumière une zone grise dans nos politiques publiques, et il le fait sans se poser en donneur de leçons.
Il ouvre une discussion importante — et ça mérite d’être entendu.

Un entrepreneur qui n’est pas obligé d’être là — mais qui y est quand même

Dans un autre moment fort du podcast, Primeau rappelle qu’il n’a aucune obligation de s’impliquer.
Il dit, très franchement :
« J’suis pas obligé de parler de ça. Je pourrais rester chez nous avec ma Ferrari, retourner à la direction des 10 IGA avec ma famille, pis profiter de la vie tranquille. »

Et pourtant, il choisit de s’exposer.
Il parle d’enjeux collectifs, il propose des idées, il provoque des débats. Et il le fait avec un ton accessible, humain.

Des offres juteuses… et un choix clair

Primeau affirme aussi qu’il pourrait, demain matin, faire le tour de 20 fonds d’investissement américains et recevoir 5 ou 6 offres sérieuses, très lucratives.

Mais il reste ici.
Par conviction.
Parce qu’il croit qu’on peut bâtir quelque chose de durable au Québec, avec nos propres ressources.

Il propose d’ailleurs une idée simple, mais puissante : qu’une partie des profits générés par l’exploitation des ressources naturelles soit retournée dans les poches des Québécois.
Pas dans des fonds opaques ou des multinationales, mais directement dans la collectivité.

Et il le dit avec beaucoup d’authenticité :
il aimerait qu’un jour, on se souvienne de lui comme de quelqu’un qui a contribué à protéger l’eau du Québec.
Car, selon ses mots : « Je ne crois pas que dans 100 ans, les gens vont encore crier “Beachday Every Day”. »
Ce qu’il veut, c’est laisser un véritable legs à la société québécoise.

Souveraineté, CAQ et leadership nouveau genre

Il affirme que 75 % des membres de la CAQ sont souverainistes, et dit vouloir faire un pays.
Mais selon lui, le Parti Québécois n’est plus le bon véhicule pour y arriver — trop éloigné de la réalité économique qu’il incarne.
Quant à Québec solidaire, il considère que leur programme est beaucoup trop à gauche pour ses valeurs entrepreneuriales.

Ce qu’il cherche, c’est un projet pragmatique, économique, concret.
Et à ses yeux, la CAQ semble aujourd’hui le parti le plus en phase avec cette vision.

Il collabore d’ailleurs déjà avec le gouvernement Legault sur certains projets.
Et même s’il ne confirme rien, l’idée d’une implication politique semble bien présente.

Conclusion : au-delà des étiquettes

Ce n’est pas tous les jours qu’un entrepreneur aussi visible qu’Olivier Primeau prend la parole pour parler d’eau, de souveraineté, d’intérêt collectif.

On peut ne pas être d’accord avec tous ses constats.
Mais il faut reconnaître sa lucidité, sa volonté de contribuer, et sa capacité à poser les bonnes questions, au bon moment.

Il aurait pu rester dans le confort.
Il choisit le débat.

Et rien que pour ça, ça mérite d’être salué.

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Sous Le Paillasson
Rien sous le tapis. Tout sous la loupe.

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