
TLDR: Une agence publique britannique, financée à hauteur de 800 millions de livres, développe des technologies de manipulation du climat comme la réduction artificielle de la lumière solaire. Peu encadrée, opaque, et exemptée des lois sur l’accès à l’information, elle suscite des préoccupations éthiques majeures. Des scientifiques posent des questions.
Mais le public, lui, reste largement tenu à l’écart. Et si le plus grand projet climatique en cours ne consistait pas à réduire les émissions… mais à bloquer le soleil?Ce n’est pas une dystopie. Ce sont des documents publics, des conférences de presse, des budgets votés. Et pourtant, très peu de gens en ont entendu parler.L’histoire commence en 2021 au Royaume-Uni, avec la création d’une agence au nom lisse et technocratique : ARIA, pour Advanced Research and Invention Agency — l’Agence pour la Recherche Avancée et l’Invention.
Derrière cette façade, un budget massif, une mission floue, et un pouvoir opérationnel sans précédent. Une agence publique… sans transparence publique
ARIA fonctionne comme une startup : elle prend des risques, finance des idées “de rupture”, joue avec l’avenir. Mais contrairement à une entreprise privée, elle est financée par l’argent public— 800 millions de livres au total.
En janvier, elle a annoncé un investissement de 56,8 millions pour financer 21 projets liés au refroidissement climatique.
Parmi les propositions retenues :
- Construction d’un parasol solaire dans l’espace pour réduire la lumière atteignant la Terre
- Injection de panaches d’eau salée dans l’atmosphère pour modifier la réflexivité des nuages
- Études sur l’injection stratosphérique d’aérosols soufrés à haute altitude
Autrement dit : géo-ingénierie solaire, ou Solar Radiation Management (SRM).
Une technologie radicale, aux implications planétaires, actuellement développée sans cadre législatif, sans consultation publique, et sans transparence opérationnelle.
“Nous ne cherchons pas à obscurcir le soleil”
C’est ce qu’un représentant d’ARIA a déclaré lors d’une conférence de presse. Mais les projets eux-mêmes disent l’inverse. Le but est bel et bien de réduire l’énergie solaire reçue par la Terre. Le professeur Mike Hulme, de l’Université de Cambridge, alerte : “Ces technologies ne pourront jamais être testées en toute sécurité avant leur déploiement réel. Et une fois lancées, elles seraient probablement irréversibles.”Les conséquences potentielles identifiées par la BBC et d’autres rapports scientifiques :
- Réchauffement localisé dans les régions tropicales
- Dérèglement des régimes de pluie dans des zones critiques comme l’Amazonie
- Sécheresses, déséquilibres agricoles, montée des risques géopolitiques
- Et des effets secondaires imprévisibles comme l’augmentation des pluies acides
Des salaires élevés, peu de comptes à rendre
ARIA, malgré son statut public, n’est pas soumise aux lois sur la liberté d’information.
Elle fonctionne comme un fonds spéculatif :
- Le PDG est rémunéré **450 000 £/an** (trois fois le salaire du Premier ministre)
- Le directeur financier touche **215 000 £**
- Et 37 employés se partagent **4,1 millions de livres sterling par an**
En parallèle, l’agence finance aussi des recherches sur les **interfaces cerveau-ordinateur**, les **organoïdes cérébraux**, et les **chromosomes synthétiques** — le tout avec **très peu de supervision démocratique**.
Une voix calme dans le tumulte : Dr John Campbell
Le Dr John Campbell, chercheur en soins de santé et vulgarisateur scientifique réputé pour son approche factuelle, a abordé ces projets dans une vidéo récente.
Son ton est posé, sans alarmisme :
- Il expose les chiffres
- Cite les sources officielles (The Telegraph, la BBC)
- Et invite le public à **réfléchir aux implications démocratiques et éthiques**
Sa position est simple : “Quand on parle de manipuler le climat à l’échelle planétaire, l’idée que cela puisse se faire sans débat public est profondément inquiétante.”
Il relaie d’ailleurs une **pétition officielle** réclamant **l’interdiction de toute forme de géo-ingénierie affectant l’environnement** au Royaume-Uni.
Ce n’est pas de la science-fiction. C’est maintenant. On n’est pas ici dans le fantasme ou la rumeur. Ce sont des politiques publiques, déjà financées, déjà amorcées. Mais dans un contexte où la crise écologique est réelle, urgente, douloureuse, **la tentation du raccourci technologique** peut devenir dangereuse.La question n’est pas : peut-on techniquement bloquer le soleil? La vraie question est : qui décide, au nom de qui, et avec quelles conséquences?
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The Guardian rapporte que l'ARIA finance des expériences de géo-ingénierie à travers le monde, notamment des tests de particules réfléchissantes dans la stratosphère, de pulvérisations d'eau de mer pour éclaircir les nuages et de pompage d'eau sur la glace de mer pour l'épaissir. The Guardian
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The Times détaille que le gouvernement britannique investit 57 millions de livres dans 21 projets de géo-ingénierie, dont 10 millions pour épaissir la glace de mer arctique, 5,5 millions pour l'injection d'aérosols stratosphériques et 400 000 pour étudier la faisabilité d'un parasol spatial. The Times
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Le site officiel de l'ARIA présente son programme "Exploring Climate Cooling", visant à explorer de manière transparente la faisabilité et la sécurité des approches de refroidissement climatique.
Avis d'experts et critiques
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Le professeur Mike Hulme de l'Université de Cambridge a exprimé des réserves sur la géo-ingénierie, la qualifiant de "solution technologique présomptueuse" et soulignant les risques éthiques et politiques associés.
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Le Center for International Environmental Law met en garde contre les risques énormes des expériences de géo-ingénierie solaire financées par l'ARIA, soulignant qu'elles pourraient violer le principe de précaution.
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