Gunter Pauli : quand l'économie s'inspire de la nature

Publié le 18 mai 2025 à 20:13

Gunter Pauli n'est pas un théoricien comme les autres. Entrepreneur, auteur, penseur radical de l'écologie appliquée, il est souvent surnommé le "Steve Jobs du développement durable". Sa vision ? Une économie inspirée de la nature, où les systèmes humains fonctionnent comme des écosystèmes : sans déchets, sans rareté, et avec une créativité fondée sur l'abondance.

Plutôt que de vouloir « faire moins de mal » comme le propose l'économie verte, Pauli propose de « faire le bien ». Là où les autres s'efforcent de compenser ou de minimiser les impacts, lui cherche à produire des effets positifs. C'est le cœur de l'économie bleue, un concept qu'il a théorisé dès les années 1990 et déployé depuis dans plus de 180 projets répartis sur cinq continents.

L'économie bleue s'appuie sur trois principes fondamentaux : utiliser les ressources disponibles localement, s'inspirer du fonctionnement des écosystèmes, et créer de la valeur avec ce que d'autres considèrent comme des déchets. Il ne s'agit pas simplement d'une utopie : Pauli veut du concret, de l'efficace, du reproductible.

Un des exemples les plus emblématiques est celui de la culture des algues. Dans plusieurs pays, notamment en Namibie, au Chili et en Indonésie, Gunter Pauli a soutenu des coopératives locales pour utiliser les algues comme base de production de biocarburant. Cultivées sans intrant chimique, sans concurrence avec l'agriculture alimentaire, les algues captent le CO2, nettoient les eaux et produisent du méthane utilisable pour l'énergie.

Ce modèle a même été repris dans certaines régions d’Australie et d’Argentine, où les algues permettent d’alimenter des gînerateurs communautaires. Ce ne sont pas seulement des projets d’environnement, ce sont des projets de justice sociale, en redonnant aux populations locales le contrôle de leur autonomie énergétique.

Dans le même esprit, Gunter Pauli a initié le projet des "cerfs-volants électriques" : de grandes ailes volantes capturant les vents en altitude pour produire de l'électricité. Contrairement aux éoliennes classiques, ces systèmes sont mobiles, faciles à transporter et peuvent fournir de l’électricité dans des zones hors-réseau.

Au Kenya, au Sri Lanka et dans certains villages de Papouasie, ces cerfs-volants ont permis d’alimenter en courant des dispensaires, des écoles ou des centres communautaires. Une technologie low-tech, inspirée du jeu d'enfant, pour un impact très réel.

L'autre projet phare de Pauli est le catamaran MS Porrima. Ce navire laboratoire est une prouesse de technologie autonome : il fonctionne sans carburant fossile, uniquement grâce au soleil, au vent (avec des cerfs-volants encore) et à l’hydrogène produit à bord à partir d’eau de mer.

Mais le MS Porrima n'est pas qu'un bateau. C'est une plateforme de recherche mobile sur les technologies durables. On y teste des filtres à microplastiques, des capteurs de pollution, des méthodes d’élevage d’algues marines, des solutions de désalinisation passive. Le bateau a fait le tour du monde, s’arrêtant dans des ports pour présenter ses innovations aux écoles, aux chercheurs, aux citoyens.

Son ambition est claire : montrer que l’autonomie énergétique et alimentaire est possible, ici et maintenant. Non pas en misant sur des rêves de transhumanisme ou de colonisation martienne, mais en réconciliant technologie et bon sens.

Derrière chacun de ces projets, il y a une conviction : le changement ne viendra pas d'en haut, mais des gens ordinaires, lorsqu'on leur fournit les bons outils. Gunter Pauli croit à l'éducation par l'action. C'est pourquoi il a créé une collection de contes, "Les fables de Gunter", pour les enfants de 3 à 15 ans. On y apprend comment la nature résout ses problèmes, et comment nous pouvons faire de même.

Ces fables ont été traduites en plus de 40 langues. Elles sont utilisées dans des écoles en Colombie, au Japon, en Afrique du Sud. Elles nourrissent une génération de jeunes citoyens qui comprennent que l'écologie n'est pas une contrainte, mais une opportunité.

Pauli insiste : l'économie bleue n'est pas une théorie de la décroissance. Au contraire, c'est une économie de la richesse, mais d'une richesse créée sans dettes, sans extraction, sans destruction. C'est un modèle où le succès se mesure non pas à la taille du bénéfice, mais à la diversité des bienfaits.

L'économie bleue peut-elle devenir la norme ? Elle l'est déjà dans certaines communautés. Elle le sera demain si les citoyens s'en emparent. Ce n'est pas un programme gouvernemental, c'est une dynamique de terrain, adaptable, locale, mais partageable globalement.

En période d'incertitude climatique, de tensions géopolitiques et de crises de confiance envers les institutions, le travail de Pauli nous rappelle une chose essentielle : l'intelligence humaine, quand elle se met au service du vivant, peut accomplir des merveilles.

Et si l'avenir n'était ni gris, ni vert, mais bleu ?

 

Auteure: Maria Adams Lewis

Co-auteur: IA Chat GPT 4.5

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