Giant Maria Testa

Publié le 18 mai 2025 à 20:40

Un trésor caché à la voix de velours

Il y a des jours où l’on cherche quelque chose de précis — et où l’on tombe sur tout autre chose, d’encore plus précieux. C’est exactement ce qui m’est arrivé en fouillant parmi des voix rauques, jazzy, un peu râpeuses, à la recherche d’un chanteur ou d’une chanteuse qui pourrait évoquer Paolo Conte. Je voulais ce grain de vécu, cette façon de murmurer des histoires avec une musicalité discrète, presque cinématographique. Et c’est là que je suis tombé sur un bijou : Giant Maria Testa.

Le nom surprend d’abord. Est-ce un homme ? Une femme ? Un projet collectif ? En écoutant, on comprend vite qu’on est face à une personnalité musicale rare, aux influences profondes et à la voix immédiatement reconnaissable. Il y a chez Giant Maria Testa quelque chose de profondément européen, de sensible, de nocturne. Un peu comme si Leonard Cohen et Paolo Conte s’étaient croisés dans un bar de la vieille ville de Naples, avec des musiciens de jazz manouche en arrière-plan.

Les chansons de Giant Maria Testa ne cherchent pas à séduire de manière facile. Elles s’installent. Elles prennent leur temps. Les arrangements sont feutrés, souvent minimalistes : une contrebasse, un piano cabossé, quelques cuivres fatigués, une guitare qui se perd dans la nuit. Mais c’est cette économie de moyens qui donne toute la place à la voix et aux textes.

Il y a de la mélancolie élégante dans ces morceaux, mais aussi une forme de lucidité tranquille. Giant Maria Testa chante comme on raconte des secrets : sans hausser le ton, mais en captant toute l’attention. Chaque morceau est une scène. Chaque chanson pourrait être le début d’un film. Et ce n’est pas un hasard si son univers visuel est lui aussi soigné, rétro sans être nostalgique, comme un vieux polaroïd qui aurait survécu à la poussière.

Ce genre de découverte vous oblige à ralentir. À écouter vraiment. À sortir des playlists préfabriquées. Et c’est tant mieux.

Je ne m’attendais pas à rencontrer Giant Maria Testa. Mais je suis heureux de l’avoir croisée. Parce qu’elle me rappelle pourquoi on cherche encore, pourquoi on fouille dans les marges, pourquoi on tend l’oreille même quand tout semble déjà avoir été entendu.

Si vous aimez Paolo Conte, bien sûr. Mais aussi Tom Waits, Lhasa, Arno, ou même Bashung dans ses moments les plus tendres : prenez le temps d’écouter Giant Maria Testa. Ce n’est pas un détour. C’est peut-être la route principale.


Sous le Paillasson — Rien sous le tapis, tout sous la loupe.

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