Cameron Whitcomb

Publié le 18 mai 2025 à 20:44

la voix rocailleuse venue de l’Ouest

Il y a parfois des voix qui surgissent sans prévenir, comme une bourrasque dans un paysage trop calme. Des voix qu’on n’attendait pas, qui frappent d’un coup sec, brut. Cameron Whitcomb fait partie de celles-là.Je suis tombé sur "Sober", son premier single, un peu par hasard. Et c’est là que tout a basculé. Dès les premières notes, j’ai su que j’étais accro.

Sa voix rocailleuse, éraillée, pleine de vécu, m’a cueilli net. On sent immédiatement que ce n’est pas un chanteur fabriqué en studio : c’est un interprète habité, un gars de terrain, un passionné qui chante avec ses tripes. Dans un paysage musical souvent trop lisse, Cameron Whitcomb sonne comme un retour à l’authentique. Il ne minaude pas, il balance. Il est brut, généreux, vrai.

Originaire de la Colombie-Britannique, il s’est fait connaître du grand public grâce à sa participation à American Idol — oui, ironique pour un Canadien — où il s’est distingué par son énergie, sa voix unique et sa personnalité imprévisible. Mais c’est bien après le show télévisé que sa carrière a réellement décollé. "Sober", c’est la chanson de la maturité, du combat intérieur, de la lucidité arrachée à la douleur. Elle est à la fois un cri de rage et une main tendue. Et elle a marqué un tournant. La pièce a explosé sur les plateformes, et les critiques, d’abord sceptiques, se sont ravisées : on tient là un vrai chanteur, pas une étoile filante.

Depuis, Cameron enchaîne les spectacles — et les salles pleines. J’ai manqué son passage à Montréal. Le show était sold out en quelques heures à peine. Frustrant, oui. Mais ce n’est que partie remise. Je sens que ce n’est que le début d’un long parcours.

Il y a chez Cameron une sensibilité d’écorché, une forme de vulnérabilité couverte de tatouages et de décibels. Il se donne à fond, parfois à la limite, parfois de travers. Mais c’est justement cette fragilité brute qui en fait un artiste à part. Il me fait penser aux premiers enregistrements de Chris Stapleton, à la rage tendre de Janis Joplin, ou même à certains éclats de Daniel Bélanger, version blues.

Cameron Whitcomb n’est pas lisse. Il est rugueux. Il est vrai. Il est nécessaire.

Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, commencez par "Sober", puis laissez-vous glisser dans ses autres morceaux. Il y a de la fureur, mais aussi une pudeur désarmante dans ses textes. C’est une voix qui gratte. Qui laisse des traces.

Et moi, je serai là, au premier rang, quand il reviendra à Montréal. Cette fois, je ne le manquerai pas.


Sous le Paillasson – Rien sous le tapis, tout sous la loupe.

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