Dystopie futuriste : PanOptic Solutions, le prix élevé de la surveillance constante

Publié le 11 juin 2025 à 13:20

En 2045, une nouvelle dystopie voit le jour : la société PanOptic Solutions, spécialisée dans la chasse aux talents, domine le marché de l'emploi grâce à un dispositif controversé nommé OptiTrace. Offrant des salaires de 50 % à 100 % supérieurs à ceux des employés non surveillés, PanOptic Solutions s'entend avec des entreprises de services pour fournir des travailleurs modèles, prêts à être constamment surveillés pour des rémunérations exceptionnelles. Ainsi, une infirmière pourrait gagner entre 160 000 et 200 000 dollars par an, simplement en acceptant cette surveillance.

OptiTrace, petit appareil ultra-discret, inclut un traceur GPS et une caméra ventrale miniature, conçus spécialement pour les métiers en contact direct avec le public comme les livreurs, serveurs, représentants des ventes, secrétaires, techniciens d'installation, professeurs et infirmières. Dans certains cas, OptiTrace se décline aussi sous la forme de lunettes connectées, inspirées des lunettes récemment commercialisées par Google, intégrant une caméra discrète et un dispositif de communication en temps réel. La promesse : sécurité accrue, transparence professionnelle, réduction des litiges et conditions de travail optimales.

Derrière cette apparente avancée technologique et sociale, la réalité est bien plus sombre. Les employés se retrouvent sous surveillance constante, leurs moindres gestes et paroles analysés en temps réel par des algorithmes impitoyables, évaluant la performance, la productivité et l'obéissance aux protocoles stricts imposés par l'entreprise. Les données personnelles recueillies deviennent alors des marchandises très prisées, revendues à des entreprises avides de profils détaillés de consommation et de comportement.

Pour gérer la question de la vie privée, PanOptic Solutions utilise une intelligence artificielle sophistiquée : plus un grand nombre d'employés acceptent la surveillance, plus ceux qui refusent sont anonymisés sur les enregistrements. En temps réel, leurs visages sont brouillés et leurs voix modifiées, rendant impossible toute reconnaissance.

Ce modèle a été progressivement imposé avec le soutien actif du gouvernement en place, via un protocole précis : consentement élargi grâce à d’importants avantages financiers, modifications législatives facilitant la surveillance, mise en place d’une législation spécifique, campagnes médiatiques massives de normalisation et création d’une autorité centrale de contrôle.

Malgré les bénéfices financiers initiaux, la pression constante provoque chez les employés une anxiété extrême et permanente face au risque de sanctions automatiques générées par des algorithmes parfois injustes. Cette hyper-performance obligatoire détruit progressivement tout lien humain authentique.

Des groupes de résistance émergent pour dénoncer et combattre ces pratiques : sabotage des dispositifs OptiTrace, piratages informatiques, et militantisme actif pour rétablir le respect de la dignité humaine face à cette intrusion technologique.

Cette dystopie met en garde contre les conséquences ultimes d'une société sacrifiant liberté et vie privée sur l’autel d'une prétendue efficacité économique, rappelant la fragilité d'une humanité réduite à des engrenages de surveillance.

Sources :

  • Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (Canada)

  • Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé (Québec)

  • "Google unveils new smart glasses with live translation and camera", The Verge, 2023.

 

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