
Lorsqu’un enfant reçoit un diagnostic d’épilepsie, le choc laisse souvent place à une série de décisions difficiles. Très vite, les médecins proposent un traitement médicamenteux, souvent Keppra (lévétiracétam), une molécule bien connue pour sa capacité à réduire la fréquence des crises.
Mais pour les parents qui investissent chaque jour dans un mode de vie sain — alimentation biologique, environnement sans perturbateurs endocriniens, peu d’écrans, rythme de sommeil stable —, cette prescription peut sonner comme une contradiction douloureuse. Faut-il vraiment exposer son enfant à une molécule chimique en continu ?
Le traitement médicamenteux : Keppra, une option prudente mais pas anodine
Keppra est un médicament anticonvulsivant utilisé depuis plus de 20 ans. Il est généralement bien toléré, ne surcharge pas le foie, et permet de contrôler efficacement un grand nombre de formes d’épilepsie. Mais comme tout traitement, il n’est pas sans effets secondaires.
Chez les enfants, les plus fréquents sont d’ordre comportemental : irritabilité, troubles de l’humeur, fatigue, voire anxiété ou agressivité. Ces effets touchent environ 1 enfant sur 5. Heureusement, ils sont en général réversibles à l’arrêt du traitement ou après un ajustement de dose.
Mais la question demeure : est-ce que cette exposition prolongée à un produit chimique est inévitable ? Existe-t-il une voie plus naturelle, plus alignée avec les choix de vie que de nombreux parents font déjà au quotidien ?
Et si le régime cétogène offrait une alternative ?
Peu médiatisé, le régime cétogène thérapeutique est pourtant une approche validée cliniquement dans le traitement de certaines formes d’épilepsie. Développé dans les années 1920, puis mis de côté avec l’arrivée des médicaments anticonvulsivants, ce régime revient aujourd’hui dans l’arsenal thérapeutique… avec des résultats impressionnants.
Qu’est-ce que le régime cétogène ?
Il s’agit d’un régime très riche en lipides (gras), pauvre en glucides (sucres) et modéré en protéines. Le but est de forcer le corps à produire des corps cétoniques, qui modifient le métabolisme cérébral d’une façon qui réduit fortement, voire élimine, les crises d’épilepsie chez certains enfants.
Ce que disent les études
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Environ 30 à 50 % des enfants qui suivent rigoureusement le régime cétogène voient leurs crises diminuer d’au moins 50 %, parfois disparaître complètement.
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L’effet peut être aussi puissant qu’un médicament, voire supérieur dans certains cas d’épilepsie résistante.
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Le régime peut permettre, après quelques années, de cesser tout traitement, y compris le régime lui-même, sans que les crises ne reviennent.
Les limites et précautions
Le régime cétogène n’est pas une mode alimentaire ni une solution à prendre à la légère. Il nécessite :
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Un suivi médical étroit (souvent avec un neurologue et une diététicienne).
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Une grande rigueur dans la préparation des repas.
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Une adaptation parfois difficile dans la vie sociale ou scolaire.
Des effets secondaires existent également : constipation, hypoglycémie, carences si mal équilibré. Mais bien encadré, le régime est sans danger à long terme et peut constituer une alternative sérieuse aux médicaments, ou un complément qui permet de réduire les doses.
Le vrai choix : s’informer, poser les bonnes questions
Tous les enfants épileptiques ne nécessitent pas de traitement immédiat. Certaines formes sont bénignes, transitoires, et peuvent être observées sans médicament. D'autres, plus graves, nécessitent une réponse rapide pour éviter des dommages neurologiques durables.
Avant de dire oui ou non à un médicament, il est légitime, et même nécessaire, de poser des questions :
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Mon enfant risque-t-il des complications graves sans traitement ?
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Quelle est la forme exacte de son épilepsie ? A-t-elle un bon pronostic ?
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Existe-t-il une alternative non médicamenteuse adaptée à son cas ?
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Pouvons-nous essayer un régime cétogène en premier recours ou en complément ?
Conclusion : pas de solution miracle, mais un chemin à construire
Le choix entre Keppra et alternatives naturelles n’est pas un choix binaire, ni une opposition entre science et nature. C’est un choix qui demande de la nuance, de la rigueur, de la patience, et une écoute profonde de l’enfant, de son corps, et de sa trajectoire.
Loin des extrêmes — ni médicalisation systématique, ni rejet dogmatique des traitements — il existe une voie médiane : celle de l’information, du dialogue, et du respect du rythme propre à chaque enfant
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