Dr Aseem Malhotra : plaidoyer pour une réforme de la santé publique

Publié le 11 juin 2025 à 13:52

Le Dr Aseem Malhotra, cardiologue britannique de renom, ancien consultant du NHS, auteur de plusieurs ouvrages reconnus sur la santé cardiovasculaire, est aujourd’hui l’une des voix les plus écoutées — et les plus contestées — du débat sur les vaccins à ARNm contre le COVID-19.
Ce n’est pourtant pas là son combat d’origine : depuis des années, il milite contre la surmédicalisation du cholestérol, la place grandissante de l’industrie pharmaceutique dans les politiques de santé publique, et la crise de la santé métabolique dans les pays occidentaux.

Dans un entretien-fleuve sur le podcast Ultimate Human, Dr Malhotra revient sur son engagement pour une réforme en profondeur du système de santé. Un échange dense, appuyé sur des données qu’il estime incontestables, et qui l’ont conduit à demander publiquement un moratoire sur les vaccins à ARNm.

Le poids des preuves : ce que montraient les essais initiaux

Tout commence, selon lui, par une réanalyse indépendante des essais cliniques initiaux de Pfizer et Moderna. Ce travail, mené par le Dr Joseph Fraiman, urgentologue et data scientist en Louisiane, a été publié en août 2022 dans la revue Vaccine (Fraiman et al., Vaccine, 2022). 

Les résultats sont saisissants : selon cette analyse, le risque de subir un effet indésirable grave — hospitalisation, invalidité, atteinte majeure — après vaccination est de l’ordre de 1 sur 800. Un chiffre bien supérieur aux seuils habituellement tolérés pour tout produit de santé.

Dr Malhotra rappelle que dans l’histoire récente, des vaccins ont été suspendus pour des risques bien moindres : en 1976, le vaccin contre la grippe porcine fut retiré pour un risque de 1 cas de syndrome de Guillain-Barré sur 100 000 vaccinés. En 1999, un vaccin contre le rotavirus fut suspendu pour un risque de 1 cas de volvulus intestinal sur 10 000. Pourquoi, demande-t-il, ce seuil de tolérance a-t-il été soudainement relevé pour les vaccins COVID?

Un silence médiatique révélateur

Pour le cardiologue britannique, le manque de couverture médiatique de ces résultats est révélateur du problème plus large : la capture des agences sanitaires par l’industrie pharmaceutique. Il rappelle que 86 % du financement de la MHRA (régulateur britannique) et 65 % de celui de la FDA proviennent de redevances payées par l’industrie (source : BMJ, 2022).

Ce contexte expliquerait aussi, selon lui, pourquoi les messages officiels sur l’efficacité des vaccins ont été présentés de manière trompeuse. Il cite en exemple l’annonce d’une efficacité de 95 %, basée non sur une réduction absolue du risque mais sur une réduction relative, souvent mal comprise par le public.

Un climat de peur et de conformisme

Mais au-delà des données, Dr Malhotra insiste sur les ressorts psychologiques qui ont conduit tant de citoyens — et de médecins — à adhérer sans recul à ce narratif. En période de peur, rappelle-t-il, l’esprit critique s’efface, laissant place à un conformisme d’autant plus fort que les autorités relaient un discours univoque.

Un phénomène documenté par plusieurs travaux récents : une étude publiée dans Frontiers in Psychology (Murray et al., 2023) a montré que la perception des non-vaccinés par une partie de la population avait atteint des niveaux de stigmatisation comparables à ceux observés dans d’autres épisodes de discrimination historique.

Le cardiologue souligne aussi que de nombreux confrères lui confient en privé partager son analyse, mais craindre pour leur carrière s’ils la défendaient publiquement.

Une confiance en chute libre

Les conséquences de cette gestion opaque se font déjà sentir. La confiance du public envers le corps médical s’est effondrée : selon un sondage de NORC à l’Université de Chicago, la proportion d’Américains déclarant avoir confiance dans les médecins est passée de 74 % en avril 2020 à 40 % en 2023 (NORC, Americans’ Trust in Health Care System Remains Low, 2023).

Dans le même esprit, un sondage Rasmussen Reports publié en janvier 2023 révèle que 53 % des Américains estiment que les vaccins COVID-19 ont probablement causé des décès aux États-Unis (source : Rasmussen Reports, More Than Half Suspect COVID-19 Vaccines Have Caused Deaths, janvier 2023).

Un appel à la réforme

Pour Dr Malhotra, il ne s’agit pas d’entretenir la méfiance, mais au contraire de la résorber par la transparence. Cela passe par une reconnaissance sincère des erreurs commises et par la mise en place d’un moratoire temporaire sur les vaccins à ARNm, le temps d’évaluer pleinement leurs risques et bénéfices.

Mais son plaidoyer va plus loin : il appelle à une réforme en profondeur du système de santé publique, recentré sur la prévention réelle — en particulier sur la lutte contre la crise métabolique. Il rappelle que 93 % des adultes américains présentent aujourd’hui des signes de mauvaise santé métabolique (Loprinzi et al., JAMA, 2022).

Enfin, il plaide pour une réduction drastique de l’influence des multinationales sur les décisions sanitaires, et pour une éducation nutritionnelle massive des citoyens comme des médecins.

Une voix isolée ?

Est-il seul à porter ce discours? Non. Parmi ses soutiens, Dr Malhotra cite Robert F. Kennedy Jr., le Pr Jay Bhattacharya (Stanford), et de nombreux cliniciens de terrain. En Afrique du Sud comme en Inde, il a été récemment invité à témoigner devant des institutions médicales de premier plan. Son appel au moratoire a recueilli plusieurs milliers de signatures de médecins à travers le monde, via le Hope Accord.

Reste que dans les grands médias, son message continue d’être marginalisé. Un signe, selon lui, que le combat ne fait que commencer.

Restaurer la confiance, une urgence collective

Le cardiologue le répète : restaurer la confiance dans le système médical est aujourd’hui une priorité. Mais cette restauration ne pourra passer que par un préalable incontournable : la vérité.

« On ne peut pas espérer regagner la confiance du public en poursuivant le déni, conclut-il. Il nous faut reconnaître ce qui n’a pas fonctionné, réformer ce qui doit l’être, et replacer la santé publique au service des citoyens — et non d’intérêts privés. »

Sources :

  1. Fraiman J., et al. Serious adverse events of special interest following mRNA COVID-19 vaccination in randomized trials in adults. Vaccine, août 2022.
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0264410X22010283

  2. NORC - University of Chicago. Americans’ Trust in Health Care System Remains Low. Rapport 2023.
    https://www.norc.org/news/americans-trust-in-health-care-system-remains-low.html

  3. Rasmussen Reports. More Than Half Suspect COVID-19 Vaccines Have Caused Deaths. Janvier 2023.
    https://www.rasmussenreports.com/public_content/politics/public_surveys/more_than_half_suspect_covid_19_vaccines_have_caused_deaths

  4. BMJ. Regulatory capture: MHRA’s funding and independence questioned. BMJ, 2022.
    https://www.bmj.com/content/376/bmj.o95

  5. Loprinzi P.D., et al. Metabolic syndrome prevalence and risk factors among U.S. adults. JAMA, 2022.
    https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2790297

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