Vivre plus longtemps… et mieux : la vision du Dr Christophe de Jaeger

Publié le 8 août 2025 à 06:41

Dans cet épisode du Manal Show, le Dr Christophe de Jaeger, pionnier français de la médecine de la longévité, défend une idée simple mais exigeante : vieillir n’est pas une fatalité subie, c’est un processus que l’on peut ralentir, comprendre et influencer. Son objectif n’est pas de prolonger la vie à tout prix, mais de maintenir un corps fonctionnel, un cerveau vif et une vraie qualité de vie aussi longtemps que possible.

Repenser la longévité

Pour le médecin, il faut d’abord se débarrasser des idées reçues : vieillir en bonne santé ne relève ni de la chance ni d’un privilège réservé aux riches. C’est avant tout une question de discipline et de compréhension de son capital santé. Il distingue trois âges :

  • l’âge chronologique, inscrit sur l’état civil ;

  • l’âge physiologique, qui reflète l’état réel des organes et systèmes ;

  • l’âge ressenti, trompeur, qui nous fait souvent nous croire plus jeunes que nous ne le sommes.

Bonne nouvelle : contrairement à l’âge chronologique, l’âge physiologique peut s’améliorer.

La prévention, clé de voûte

Le Dr de Jaeger plaide pour une prévention primaire : agir avant que la maladie ne s’installe. Cela passe par des bilans précoces, dès 20 ans si possible, pour établir une référence, puis tous les 10 ans. Des tests simples permettent d’évaluer la masse musculaire, la masse grasse viscérale, la rigidité artérielle ou encore la capacité cardiorespiratoire. Ces indicateurs guident des actions concrètes, comme corriger une perte de force ou un essoufflement anormal.

Bouger, mais intelligemment

La lutte contre la sarcopénie (perte musculaire) est au cœur de sa stratégie. Un exercice aussi simple que la planche, pratiqué cinq fois par jour, permet déjà de regagner de la masse musculaire. Mais l’idéal reste d’associer musculation et cardio-training, trois fois par semaine, avec une intensité progressive. Marcher est utile, mais seulement si le rythme impose un effort.

L’importance de l’hygiène de vie

Alimentation équilibrée, limitation du sucre pour réduire la glycation (vieillissement accéléré des tissus), gestion du stress, sommeil de qualité : chaque paramètre compte. Les habitudes alimentaires restrictives mal encadrées sont à éviter, car elles font perdre du muscle avant la graisse, aggravant le déséquilibre métabolique.

Des facteurs invisibles mais décisifs

Au-delà du corps, le mental joue un rôle majeur. La solitude et l’isolement social accélèrent le vieillissement physiologique, alors qu’une vie active, intégrée dans une communauté — comme dans les “zones bleues” où l’on compte de nombreux centenaires — favorise la longévité. L’entourage, qu’il s’agisse du couple ou d’amis, agit comme un catalyseur ou, à l’inverse, comme un frein.

La spiritualité, même sans religion, peut aussi nourrir une vision de respect du corps comme un don, et encourager à le préserver.

Technologie, illusions et perspectives

Si la science ouvre la voie à des progrès spectaculaires — jusqu’à envisager l’immortalisation de cellules —, le Dr de Jaeger met en garde contre les effets de mode, les gadgets ou certaines expérimentations médiatisées, comme les transfusions de sang de jeunes donneurs. L’essentiel reste de s’appuyer sur des données mesurables, des bilans réguliers et un suivi personnalisé.

Sa conviction profonde

Le médecin l’affirme : “La longévité sans santé n’a pas de sens.” Sa démarche est celle d’un amoureux de la vie qui refuse la fatalité du déclin et milite pour que chacun devienne acteur de sa propre santé. Une philosophie qui se résume en un principe simple : préserver son capital santé est un engagement quotidien, à vie.

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