
En septembre 2025, un document interne du Henry Ford Health System de Détroit est revenu dans le débat public et a immédiatement suscité des controverses. Cette étude, menée par des chercheurs de l’institution, n’avait rien de marginal ni d’idéologique. Elle avait été conçue dans un but précis : démontrer la sécurité des vaccins en comparant la santé d’enfants vaccinés et non vaccinés sur le long terme. L’idée était simple et ambitieuse : rassurer les parents face aux inquiétudes croissantes liées à la multiplication du calendrier vaccinal et répondre par des chiffres solides aux critiques récurrentes.
Le protocole retenu était sérieux et rare dans ce domaine. Les chercheurs ont constitué une cohorte de 18 468 enfants nés entre 2000 et 2016 et suivis dans le système intégré de soins Henry Ford. Parmi eux, 16 511 avaient reçu au moins une injection, tandis que 1 957 n’avaient reçu aucun vaccin. Grâce à cette présence d’un groupe totalement non vacciné, chose presque inexistante dans d’autres études, il devenait possible de comparer deux trajectoires de santé sur plusieurs années. Les données provenaient de sources robustes : dossiers médicaux, hospitalisations, registres d’immunisation de l’État du Michigan. Contrairement à d’autres travaux qui reposent sur des enquêtes parentales, ici tout reposait sur des diagnostics cliniques réels.
Les résultats, cependant, ont pris tout le monde à contre-pied. Loin de confirmer la sécurité des vaccins, ils ont révélé une série d’associations inquiétantes. Après ajustement pour différents facteurs de naissance (sexe, poids, prématurité, race), l’exposition aux vaccins était associée à une augmentation globale de 2,5 fois du risque de développer une maladie chronique (HR 2,54, intervalle de confiance 2,16-2,97). Dans le détail, le risque d’asthme était multiplié par plus de quatre (HR 4,29), celui de maladie atopique par trois (HR 3,03), celui de maladie auto-immune par près de six (HR 5,96), et celui de trouble neurodéveloppemental par plus de cinq (HR 5,53). Des conditions comme les retards de langage (HR 4,47) ou les troubles du développement (HR 3,28) affichaient également des associations significatives.
Les chiffres sont frappants lorsqu’on les projette dans le temps. Après dix ans de suivi, seulement 43 % des enfants vaccinés étaient encore exempts de maladie chronique, contre 83 % des enfants non vaccinés. Parmi les pathologies les plus surreprésentées dans le groupe vacciné, on retrouve l’asthme, l’eczéma, les allergies atopiques, les maladies auto-immunes, mais aussi une série de troubles neurodéveloppementaux allant des tics au TDAH en passant par les retards d’élocution. En revanche, aucune association significative n’a été trouvée pour le cancer, l’autisme, ou les crises convulsives.
Les auteurs eux-mêmes notent que leurs conclusions vont à l’encontre de leurs attentes. Ils rappellent que la vaccination a permis de réduire de façon spectaculaire la mortalité liée aux maladies infectieuses et qu’elle demeure l’un des grands succès de santé publique du XXe siècle. Mais ils reconnaissent que leurs données suggèrent qu’une proportion d’enfants, peut-être génétiquement ou immunologiquement prédisposés, réagit défavorablement aux vaccins et développe ensuite une pathologie chronique. L’hypothèse évoquée est celle de “l’adversomics”, un champ émergent qui cherche à comprendre comment la génétique, l’épigénétique et l’environnement peuvent rendre certains enfants vulnérables aux effets secondaires vaccinaux.
Pourquoi, alors, un tel rapport est-il resté dans l’ombre ? Officiellement, l’institution a estimé que l’étude ne répondait pas à ses standards méthodologiques habituels et a préféré ne pas la publier dans une revue à comité de lecture. Mais de nombreux observateurs estiment que l’enjeu est avant tout politique. Publier un rapport montrant que les enfants vaccinés présentent davantage de maladies chroniques aurait risqué de fragiliser la confiance du public dans les programmes vaccinaux, et de provoquer une réaction en chaîne allant de la panique parentale à des pertes de financement pour l’institution. Dans un climat où toute critique du calendrier vaccinal est immédiatement assimilée à de “l’anti-vaccinisme”, même un signal statistique solide devient difficile à assumer publiquement.
Ce cas illustre à quel point la science biomédicale peut se montrer fragile face aux sujets sensibles. Lorsqu’une étude conforte le récit dominant, elle est valorisée, médiatisée, utilisée pour renforcer la confiance. Lorsqu’elle le contredit, elle devient radioactive : les pairs hésitent à s’y associer, les revues la refusent, et les institutions se replient. Pourtant, le rôle de la recherche n’est pas de protéger une narrative mais d’explorer la réalité, même lorsqu’elle dérange. Le rapport Henry Ford ne démontre pas une causalité directe, mais les associations qu’il met en lumière sont trop puissantes pour être écartées d’un revers de main.
En définitive, ce rapport devrait être vu non comme une menace pour la santé publique, mais comme une opportunité d’améliorer la connaissance et la sécurité des programmes vaccinaux. Plutôt que d’enterrer ce type de résultats, il serait nécessaire de les répliquer dans d’autres contextes, avec des cohortes indépendantes, pour identifier pourquoi certains enfants semblent particulièrement vulnérables. Si la vaccination doit rester un outil majeur de santé, sa crédibilité à long terme passe par la transparence et l’honnêteté scientifique. Refuser de regarder ces données, c’est fragiliser encore davantage la confiance qu’on prétend protéger.
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Cet article a été écrit à partir de : Impact of childhood vaccination on short and long-term chronic health outcomes in children: A birth cohort study, Lois Lamerato, PhD, abigail Chatfield, MS, Amy Tang, PhD, Marcus Zervos, MD
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