44 Harsh Truths About Human Nature - Naval Ravikant

Publié le 3 juin 2025 à 23:56

Naval Ravikant n’accorde presque plus d’entrevues. Depuis sa célèbre apparition chez Joe Rogan, il s’est retiré de l’espace public. Cette fois, pourtant, c’est lui qui a tendu la main. Pourquoi ? Parce que dans ses pensées, dans ce qu’il appelle sa "radio mentale", l’intervieweur de ce podcast était déjà là. "Quand je me parle à moi-même, c’est comme si j’étais déjà sur ton podcast. Alors je me suis dit : autant le faire pour vrai."

D’entrée de jeu, il explique qu’il n’aime pas les interviews classiques. Ce qu’il recherche, c’est une conversation authentique. "Les conversations font émerger des savoirs implicites. Ce que je n’avais jamais formalisé peut soudain apparaître, parce que quelqu’un d’autre me pousse à le dire."

Cette distinction est essentielle. Car Naval refuse catégoriquement le rôle de maître à penser. "Le gourou est un piège. Ne me suivez pas. Ne vous inclinez pas devant moi." Il se méfie du culte de la personnalité, et même de ses propres certitudes. "Je ne suis plus certain d’être d’accord avec ce que je disais il y a six ans." La pensée vivante, selon lui, exige qu’on puisse actualiser ses positions.

La richesse, bien comprise

Il revient sur son fameux fil Twitter How to get rich (without getting lucky). À l’entendre, ce n’était qu’une esquisse. "Je pourrais parler de ce sujet pendant des jours. Ce thread est minuscule par rapport à ce que j’ai vraiment à dire." La vraie richesse, dit-il, ne consiste pas à consommer, mais à créer. "Je ne crois pas en la consommation. Je crois en l’investissement."

Il admire Elon Musk, non pour sa fortune, mais parce qu’il a réinvesti chaque dollar pour bâtir des projets d’envergure. "Elon a tout remis dans ses entreprises pour accomplir de plus grandes choses pour l’humanité." C’est aussi la voie qu’il emprunte. Il autofinance un nouveau projet encore secret. "Je veux juste créer quelque chose de beau. Quelque chose que je veux voir exister dans le monde."

Pour Naval, un bon usage de la richesse, c’est de financer sa propre liberté créative. "Le meilleur usage de l’argent, c’est de prendre des risques pour construire ce que vous êtes le seul à pouvoir créer."

Comprendre au lieu de mémoriser

Naval rejette l’idée d’avoir à réciter ses propres pensées comme un perroquet. "J’ai failli relire mes anciens tweets avant cette entrevue. Puis j’ai compris que c’était juste une performance." Ce réflexe, il le trouve dangereux : "C’est me forcer à être une version figée de moi-même." Il préfère l’approche des premiers principes. "Si tu dois mémoriser quelque chose, c’est que tu ne le comprends pas." Pour lui, le savoir véritable est celui qu’on peut reconstituer depuis la base, sans récitation.

Attention, la vraie monnaie

Il insiste sur ce qu’il considère comme la ressource la plus rare. "Le temps n’est pas la ressource la plus rare. C’est l’attention." On peut perdre des années à être distrait. À s’inquiéter de tout et de rien. "Le cerveau humain n’a pas évolué pour gérer toutes les urgences du monde en temps réel." Ce n’est pas qu’il faut ignorer le monde, mais choisir avec soin ce à quoi on consacre sa conscience. "Tu dépenses ton attention comme tu dépenses de l’or. C’est la vraie monnaie de la vie."

Philosophie incarnée

Naval ne voit pas la philosophie comme une abstraction. "Si tu vis assez longtemps, tu finiras philosophe." La vraie philosophie, dit-il, naît de l’expérience. "La philosophie, c’est quand tu extrais des vérités générales de tes expériences personnelles."

Il applique cette méthode aux grands paradoxes : le libre arbitre, le sens de la vie. "Est-ce que j’ai le libre arbitre ? Bien sûr que oui. Parce que je me le demande en tant qu’être humain, ici et maintenant." Ce qu’il dénonce, c’est le fait de poser une question à l’échelle humaine et d’y répondre à l’échelle cosmique. "Ne pose pas une question en tant qu’humain pour y répondre en tant qu’univers."

Être parent sans dominer

Sur l’éducation, Naval adopte une posture à la fois aimante et non intrusive. "Mon rôle, c’est d’aimer mes enfants inconditionnellement. Le reste n’est pas entre mes mains." Il rejette les pratiques modernes comme le “laisser pleurer”. "Co-dormir avec ses enfants n’est pas dangereux. C’est la norme humaine depuis des milliers d’années." Il insiste sur le fait que les instincts parentaux sont souvent justes. "La plupart des livres pour parents vont contre votre instinct. Or, l’instinct parental est souvent juste."

Ce qu’il veut surtout transmettre à ses enfants, c’est le sens de leur propre pouvoir. "Je préfère élever des loups sauvages que des chiens dressés."

L’intelligence artificielle : utile, mais pas consciente

Naval reconnaît les avancées de l’IA, mais refuse de la considérer comme créative ou consciente. "L’IA n’a pas de point de vue. Elle n’a même pas de désir." Il admet qu’elle est extrêmement utile : traduction, recherche, transcription. "Elle rend l’anglais aussi puissant qu’un langage de programmation." Mais il insiste : "Ce n’est pas encore une intelligence générale. Et je ne vois pas de chemin direct vers l’AGI."

Vieillissement, médecine et GLP-1

Naval critique durement l’état de la médecine moderne. "On est encore au Moyen Âge médical. On comprend très peu de choses." Il pense que les médicaments GLP-1 représentent une avancée majeure. "Ce sont les médicaments les plus révolutionnaires depuis les antibiotiques." Ils semblent réduire l’obésité, améliorer la longévité et même freiner certaines addictions. "Il y a déjà 10 % de la population qui les utilise. Et ça ne fait que commencer."

Culture, pouvoir et société

Il s’intéresse aussi aux grands mouvements sociaux. "Ce ne sont pas les droits qui donnent le pouvoir. C’est le pouvoir qui donne les droits." Il pense que l’extension excessive du droit de vote déconnecté du pouvoir réel crée des déséquilibres. "Les gens sans pouvoir votent pour contrôler ceux qui en ont. Mais ceux qui ont le pouvoir finissent par dire non."

Il voit l’histoire comme un balancier perpétuel entre individualisme et collectivisme. Et il observe un phénomène moderne : "Les grands hommes de l’histoire deviennent plus grands. Mais les perdants relatifs sont plus nombreux." Ce qui crée des tensions croissantes entre les ultra-productifs et les laissés-pour-compte du numérique.

Couper avec le passé

Lorsqu’on aborde le thème du passé, Naval est direct. "Si ton passé t’empoisonne, coupe le nœud gordien." Il a eu une enfance difficile, mais ne s’y accroche pas. "J’ai réfléchi à mon passé uniquement pour pouvoir m’en débarrasser." Il pense que s’identifier à sa souffrance est une impasse. "C’est comme une mauvaise relation. À un moment, tu dois la quitter."

L’honneur d’agir

À la fin, il résume une philosophie simple, exigeante, tournée vers la responsabilité. "Plus tu as, plus on attend de toi." Il rejette l’idée de la retraite, qu’il considère comme une fuite. "Si tu aimes ce que tu fais, tu es déjà en retraite perpétuelle." Et il termine sur une image marquante. "L’alpha ne mange pas en premier. Il nourrit les autres d’abord, et mange en dernier."

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