On parle souvent du temps d’écran "alarmant" chez les enfants. Les reportages s'accumulent, les experts s’inquiètent, les parents cherchent des solutions… tout en gardant le téléphone à portée de main, répondant à un courriel, scrollant distraitement pendant que leur enfant joue seul.
Le problème, ce n’est pas seulement les enfants — c’est aussi les modèles qu’ils observent.
Comment peut-on espérer réduire le temps d’écran d’un enfant quand le parent lui-même ne peut passer 10 minutes sans regarder son cellulaire? Quand le repas familial est interrompu par une notification, quand la soirée se termine devant Netflix, et quand l’ennui, le silence ou la solitude deviennent insupportables sans écran?
Ce n’est pas de la mauvaise volonté. C’est une dépendance diffuse, insidieuse, partagée par toute une génération. Les écrans ne sont plus des outils, ils sont devenus des béquilles émotionnelles, des anesthésiants.
Et les chiffres le confirment :
-
En 2021, 37 % des adultes canadiens déclaraient passer quatre heures ou plus par jour devant un écran pendant une journée non travaillée, en hausse par rapport à 27,3 % en 2018.
-
Une étude de l'Académie de la transformation numérique estime que 40 % des heures quotidiennes durant lesquelles les adultes canadiens sont éveillés sont passées devant un écran.
-
En 2023, 34 % des internautes de 15 à 74 ans déclaraient ressentir au moins un effet néfaste lié à l’usage des écrans dans la vie courante, en dehors des temps d’étude ou de travail.
Alors, que faire?
Il ne s'agit pas de diaboliser la technologie, ni de rêver d’un retour impossible à l’âge de pierre. Il s'agit de cohérence. Si on veut que nos enfants se détachent des écrans, il faut leur montrer ce que ça signifie : s’ennuyer un peu, créer, jouer, cuisiner, lire, parler. Il faut oser poser le téléphone et être présent, vraiment.
Car le vrai temps d’écran des enfants commence… par celui de leurs parents.
Ajouter un commentaire
Commentaires