Quand le syndicat protège tout... sauf les travailleurs

Publié le 17 juillet 2025 à 07:05

Le mot « syndicat » évoque à première vue protection, solidarité, justice. Mais quand Ken Pereira parle de la FTQ-Construction, c’est un tout autre portrait qui se dessine. Dans ce podcast sans filtre, il décrit un univers où la loyauté est achetée, les honnêtes sont évincés, et les fonds des cotisations financent le contrôle, pas la défense des travailleurs.

« Le gars ou la fille honnête est tassé, marginalisé, discrédité. »

Le ton est donné. Si tu veux monter dans l’appareil syndical, ce n’est pas ton intégrité qui compte — c’est ton silence.

« La seule façon de monter dans ce système, c’est par la corruption. »

Les dirigeants de certains locaux vivent littéralement au-dessus des lois. Ken raconte comment des directeurs de section construisent au noir pendant qu’ils sont en congé payé... sans que personne ne bronche.

« Des directeurs de syndicats construisent au noir en étant en arrêt de travail payé. »

Et même quand les preuves sont là, documentées, photographiées, déposées, la CCQ ferme les yeux.

« J’ai pris des photos. Je suis allé voir la CCQ. Rien. Silence total. »

Pourquoi ? Parce que le pouvoir est verrouillé. Les fonds de solidarité, l’accès aux contrats, les nominations, tout est géré en circuit fermé.

« Le fond de solidarité FTQ est utilisé comme levier de pouvoir pour récompenser ou punir. »

Ceux qui dénoncent sont écartés, intimidés, détruits socialement.

« On nous a donné des jobs bidons. On nous a dénigrés à l’interne. Même les policiers nous évitaient. »

Même les entrepreneurs qui refusent de jouer le jeu se retrouvent à risque.

« Tu appelles le syndicat, tu appelles le fond, tu fais sauter son contrat. »

La violence et la peur sont des outils de gestion. Et cette peur commence dès la base.

« Un joueur d’équipe, c’est quelqu’un qui ferme sa gueule. »

Et le plus troublant, c’est que personne ne vient au secours des lanceurs d’alerte.

« Quel sonneur d’alerte au Québec a reçu l’aide financière du gouvernement ? Aucun. »

Ken a sacrifié sa carrière pour parler. Il est toujours debout, mais il le paie chaque jour.

Conclusion : Un syndicat contre ses propres membres

Dans ce témoignage, Ken Pereira ne s’en prend pas à l’idée du syndicalisme — il en dénonce la trahison. Il montre un réseau où les élites syndicales ont cessé de protéger les travailleurs pour protéger leur pouvoir, leur confort et leurs privilèges. Tant que ce modèle ne sera pas cassé de l’intérieur, les travailleurs n’auront personne pour les défendre.

Le syndicat québécois, dans bien des cas, est devenu l’arme du silence.

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